Historiquement, le peuple Guiziga s’est constitué dès le 13ème siècle dans les encablures de Marva. Guiziga ou Guisiga ou Guissiga est un sobriquet attribué à un chasseur en quête des gibiers. Son habilité, sa générosité et sa notoriété va faire en sorte qu’il devienne notable. Il prendra ses quartiers à Kakata, actuel Kakataré. L’administrateur Jacques Fourneau va donc conclure : « Guiziga signifie : celui qui ne mange n’importe quelle nourriture ».
Constitué en communauté et vivant en parfaite synergie avec la nature où il pratiquait la chasse, la pêche, l’élevage, etc, le Guiziga a accueillit avec joie des peuples émigrants à l’instar des Mofu, installés aujourd’hui dans les montagnes-îles, et des pasteurs peuls, en transhumance vers le 18ème siècle, occupant aujourd’hui la plaine du Diamaré. Au demeurant, la cohabitation avec ces derniers n’a pas été sans conséquences : incompréhensions, dissensions, conflits, jihad et ses corollaires, qui, in fine, ont terni l’image du peuple Guiziga, le relayant au second plan dans sa terre matricielle.
Fort de 400 000 âmes, la communauté culturelle Guiziga actuelle est située dans deux Départements de la Région de l’Extrême-Nord (Diamaré et Mayo-Kani) hormis le flux migratoire qui les a conduits un peu partout au Cameroun, notamment dans les Régions du Nord, de l’Adamaoua, du Centre, du littoral… Elle renferme 4 groupements : Marva, Loulou, Moutourwa et Midjivin.
Auteur: Dr. Pierre Tchimabi